Saturday, February 04, 2006

Biografía del amante de Cecilia Sarkozy

Biografía del amante de Cecilia Sarkozy
Publicada por Le Monde el 3 febrero 2006


Richard Attias la liaison dangereuse

LE MONDE | 03.02.06 | 13h32 • Mis à jour le 03.02.06 | 13h51


Il y a quelques mois, sa silhouette s'affichait en "une" de Paris Match au côté de Cécilia Sarkozy. Pourtant, au bar de l'Hôtel Royal Monceau, où Richard Attias donne ses rendez-vous parisiens, personne ne reconnaît celui qui a séduit l'épouse du président de l'UMP. "Vous savez, sourit-il, je ne suis pas poursuivi par les paparazzi et, dans mon milieu professionnel, tout le monde s'est montré d'une exceptionnelle discrétion." Quelques jours plus tôt, à Davos, en Suisse, lors du Forum économique mondial qu'il organise chaque année depuis 1995, les trois quarts des grands patrons internationaux ignoraient d'ailleurs totalement l'aventure qui a tant fait jaser les Français.


Richard Attias sait bien que la question plane cependant. Depuis six mois, tous ses amis français ne suivent-ils pas en frémissant son histoire d'amour sur fond de pouvoir ? Costume sobre et col roulé, charmant et attentif, il attend donc que le sujet soit abordé, interrompu par deux coups de fil de proches qui lui demandent des nouvelles de ses affaires autant que de ses sentiments.
Sur les soubresauts de son aventure, il n'a que des allusions. C'est le genre d'homme qui peut raccompagner une femme jusqu'à son mari en avion, la laisser se réinstaller au domicile conjugal, au ministère de l'intérieur, et dire ensuite avec légèreté, au détour de la conversation, "en ce moment, je pleure beaucoup". Une sorte de chevalier servant, prévenant et soucieux de préserver un souffle d'élégance au milieu des ragots.
On a dit, pourtant, sa liaison dangereuse. On l'a cru l'objet de la vindicte de l'époux trompé. Nicolas Sarkozy, murmurait-on, avait demandé sa tête à Publicis, dont il dirige l'une des filiales. Il dément la rumeur. "Bien sûr, il y a eu des tentatives de déstabilisation. La presse a annoncé dix fois mon limogeage. Mais le président de Publicis, Maurice Lévy, a parfaitement respecté ma vie privée, et nos relations sont toujours restées confiantes." Il assure encore : "Nicolas Sarkozy n'a pas cherché à faire pression. En aucune façon. Evidemment, nous ne nous parlons plus... Mais c'est assez normal, non ?"
Le sourcil relevé, Richard Attias reconnaît que ses relations avec le publicitaire Christophe Lambert, celui-là même qui l'avait présenté au couple Sarkozy afin d'organiser l'élection de "Nicolas" à la présidence de l'UMP, le 28 novembre 2004, se sont rafraîchies. Il promet aussi de "ne plus remettre les pieds sur le marché de la politique française". Depuis des années, Maurice Lévy cherchait d'ailleurs à l'en dissuader. "Trop dangereux pour notre image", a toujours jugé le président de Publicis qui, malgré "l'affaire", a su préserver ses relations avec Nicolas Sarkozy.
Mais M. Attias n'a rien du "vulgaire éclairagiste" que les sarkozystes blessés ont un temps décrit. Cultivé, parlant couramment l'anglais et l'arabe, il est aujourd'hui l'un des tout premiers organisateurs d'événements politiques et économiques dans le monde. Les cérémonies pour le lancement de l'euro, le sommet de la paix en Jordanie, Davos ont été organisés par Publicis Events Worldwide, qu'il préside et incarne. Dans son carnet d'adresses, on trouve les plus grands patrons de la planète et quelques stars internationales, de Bill Clinton à Sharon Stone.
Il a de l'entregent. De la séduction et du brio. On lui prête évidemment mille conquêtes. Il mène un train de vie aisé entre New York, où il vit trois semaines par mois, Paris et le reste du monde, où il démarche ses clients. "Il peut vous arranger un entretien avec Abdallah de Jordanie en vous lâchant tranquillement : 'Je vois la reine Rania tout à l'heure et je lui en parle'", sourit Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2. Logistique, rencontres, communication : en somme, il accomplit à très haut niveau ce que Cécilia Sarkozy cherchait à faire pour son mari, potentiel candidat à la présidentielle. C'est un travail acharné, sans doute. Et le fruit d'un parcours qui a commencé au Maroc, à Fès, sa ville natale. Les Attias appartiennent à la bourgeoisie juive et travaillent pour la famille royale. Le grand-père est le tailleur de Mohammed V, l'oncle vend des produits de luxe au Palais. Après son bac, passé en 1977, Richard Attias croit pourtant trouver sa voie dans les écoles d'ingénieurs françaises. Il découvre les complications hexagonales. IBM veut le recruter, mais bute sur sa nationalité marocaine. "Evidemment, face à un blond aux yeux verts, ils n'avaient pas pensé que je puisse venir du Maghreb..." La discrimination positive chère à Nicolas Sarkozy n'est pas encore en vogue... Qu'importe ! Il en faut plus pour le décourager. Par une amie, l'habile jeune homme fait remonter son dossier jusqu'à Pierre Bérégovoy, alors ministre des affaires sociales, et obtient sa carte de séjour en vingt-quatre heures. Depuis, "par paresse", dit-il, il n'a jamais demandé la nationalité française.
De ces débuts, il a gardé la certitude qu'une bonne gestion de ses relations est une arme puissante dans la vie. "C'était un jeune homme créatif et dynamique, avec une sorte de charme levantin, raconte le PDG d'Econocom, Jean-Louis Bouchard, qui l'embauche alors. Arrivé comme agent commercial, il s'est hissé en un an à la tête de la direction générale de notre filiale française." Entre-temps, il a épousé Emmanuelle, une avocate parisienne, lors d'une fête mémorable organisée par un producteur de spectacle, Jean-Pierre Lebrun. C'est avec ce dernier qu'il va créer Nephtalie, une société spécialisée dans l'événementiel, ce dada des années 1980.
A partir de là, il enchaîne les contrats, de la logistique de la signature des accords du GATT et de la création de l'OMC, à Marrakech, en 1994, à son premier Davos, l'année suivante. Le nom de Richard Attias commence à circuler. Un jour de 1998, il change d'échelle. A bord du Concorde, il retrouve Maurice Levy, le patron de Publicis. Maurice Lévy a gardé en tête un extraordinaire dîner organisé en quarante-huit heures par M. Attias à l'Hôtel Crillon pour le compte de Boris Eltsine, alors président du Parlement russe. Il propose à M. Attias de racheter ses sociétés avec leur principal actif : lui-même.
C'est donc cet homme parcourant le monde, amusant et prévenant avec les femmes, que Cécilia Sarkozy va rencontrer. Son monde à elle est brutal. Elle n'est pas aimée des collaborateurs de son mari et l'ambition présidentielle de Nicolas Sarkozy réclame un engagement total. C'est dans le télescopage de ces deux univers que les complications vont commencer.

Raphaëlle Bacqué



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Parcours

1959 Naissance à Fès (Maroc).
1995 Crée avec Klaus Schwab, patron du Forum économique mondial, le Global Event Management, qui organise le Forum à Davos (Suisse).
1998 Cède l'ensemble de ses sociétés à Publicis avant de devenir, en 2004, le PDG de Publicis Events Worldwide.
2004 Organise, le 28 novembre, la logistique de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP.

Article paru dans l'édition du 04.02.06

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